Le quartier Jean-Jaurès, c'est une ambiance un peu village, concrétisée notamment par le marché du dimanche. C'est aussi un secteur de Reims disposant d'une belle marge de manœuvre de développement.
«Le quartier Jean-Jaurès ? J'y habite depuis 2001. Avant j'habitais du côté de l'avenue de Laon ; je trouve qu'ici, à Jean-Jaurès, l'ambiance de vie est meilleure, c'est un peu comme celle d'un village, en particulier autour de la place Brouette. » Ainsi parle Olivier Nostry, adjoint au maire, et co-animateur, au titre des élus, du conseil du quartier en question. Bon, c'est vrai qu'il trouve aussi que Jaurès « est un quartier bien dense en matière d'habitat, plus dense que Croix-Rouge, et manquant d'espaces verts » (d'où l'intérêt du moindre projet de jardin public, à l'image de celui de la zone Dauphinot, lire par ailleurs). Malgré cela, notre élu estime que ce quartier a quand même beaucoup d'atouts. Pour lui, un des charmes de Jean-Jaurès, c'est une « vraie vie de faubourg, avec une mixité, à la fois sociale et générationnelle » ; et c'est vrai que l'on y trouve à la fois de nombreux établissements scolaires, Jean-Jau, Rogelet, Maryse-Bastié, sans parler des écoles primaires ou maternelles, aussi bien que des maisons de retraite comme Marguerite-Rousselet.
Atout marché
Cette mixité se rend palpable chaque dimanche sur le marché : le marché du quartier Jean-Jaurès, dans l'avenue du même nom, c'est la grande animation récurrente, qui réunit bourgeois et ouvriers, cadres et smicards, minettes et mamies, paroissiens sortant de la messe et vendeurs de journaux communistes, dans les odeurs de poulet rôti, autour des étals de boudin et de pommes et dans les queues aux boulangeries. Un marché qui constitue « un atout notable » aux yeux de M. Nostry, mais qui gagnerait probablement à être « redynamisé », ce qui suppose quand même de modifier des habitudes solidement ancrées (lire par ailleurs).
Géographiquement, le quartier Jean-Jaurès, relativement compact, se développe presque équitablement autour de la longue avenue du même nom ; il débute à proximité du centre-ville, à quelques encablures de la place Aristide-Briand, au niveau de la rue Jacquart d'après le découpage officiel (ce qui fait par exemple, que le lycée Jean-Jaurès en fait partie de justesse, et que l'église Saint-André, elle, n'y appartient même pas), et s'achève à la limite de l'agglomération en direction de Witry. Il englobe les sous-quartiers Jamin, rue de Cernay, et Epinettes. En matière d'équipements, on notera, entre autres, qu'il dispose sur son territoire de deux salles de loisirs quasiment dignes d'un centre-ville (n'étaient les possibles nuisances sonores) : la Cartonnerie, pour les musiques actuelles amplifiées, et A l'affiche, pour du café-théâtre plus intimiste et moins bruyant.
Tram et halte ferroviaire ?
Et puis, si l'on considère l'avenir, alors là, le moins que l'on puisse dire, c'est que voilà un quartier qui en a (de l'avenir) ! « Potentiel énorme de développement », selon M. Nostry, termes que l'on retrouve quasi identiques dans la bouche de Charles Descoins, co-animateur du conseil de quartier au titre des habitants : « On voit des constructions en cours un peu partout, argumente ce dernier, en face de Sébastopol, sur la zone Dauphinot… il y a aussi plein de petites surfaces restées vides jusqu'à présent qui font l'objet de projets immobiliers… des constructions sont à venir aussi au bout de la rue Léon-Faucher… Dans le projet Reims 2020, on voit aussi qu'il est question de transformer les Epinettes (sous-quartier qui en a bien besoin, étant devenu une sorte de ghetto à immigrés d'Afrique du nord, NDLR), avec notamment une halte ferroviaire, comme à Franchet-d'Espérey. »
On pourrait aussi évoquer le projet de 600 logements dans un nouvel « éco-quartier » sur le site Remafer, entre la caserne des pompiers Reims-Witry et l'hypermarché Carrefour-Cernay, ou encore un projet de maison de retraite spécialement conçue pour les malades d'Alzheimer du côté de la « Ferme des Anglais » au bout de la rue de Cernay. Sans parler d'une possible ligne de tramway, à plus ou moins long terme (lire par ailleurs). Bref, voilà un secteur qui est loin d'avoir dit son dernier mot. Saura-t-il garder son esprit village, avec tant d'évolutions qui l'attendent ?
Source : http://www.lunion.presse.fr